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A propos 

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Les remparts du dragon est originaire de Mons. 

La véritable histoire de Mons commence cependant au VIIe siècle lorsque Waudru décide de consacrer son existence à Dieu. Elle se retire dans un oratoire construit sur la colline qui abritera plus tard la ville de Mons. 

Waudru est donc à l’origine de la future ville de Mons.

Au fil des ans, ce petit lieu de culte se mue en une puissante institution. Waudru, proclamée sainte dès sa mort (en l’an 688), est également l’objet d’un culte vivace dès le IXe siècle. Son corps, après canonisation officielle en 1039, fut alors l'objet de la vénération des Montois et des habitants de la région. 

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1349: une procession pour conjurer la peste 

Des comptes du XIe siècle mentionnent déjà une procession de la châsse de sainte waudru. Les processions en l'honneur de la patronne de Mons sont donc une pratique ancienne. Entre 1348 et 1350, l'Europe subit la plus mortelle épidémie de peste de son histoire. La région de Mons n'échappe pas au fléau, même si le Hainaut semble avoir été plutôt épargné par rapport à d'autres régions. Et en 1349, devant l'épidémie, l'autorité civile et le clergé décident toutefois d'organiser une procession exceptionnelle, au cours de laquelle le corps de la saint patronne de la ville, sainte Waudru, est placé sur un char ("car" en picard).

Celle-ci voit donc le jour le 7 octobre 1349 et s'organise sur les bruyères de Casteau. Cette célébration rassemble les habitants de Mons et de Soignies avec les châsses de leurs saints patrons respectifs, Waudru et Vincent. On place les deux châsses sous un pavillon dressé près d'une croix. Le doyen du chapitre de Soignies, Etienne Malion, célèbre la messe en l'honneur de la sainte trinité. Huit jours durant, les corps saints demeurent exposés à la vénération populaire. Le mal cesse (mais on a vu que la peste avait de fait plutôt épargné le Hainaut). L'idée d'une procession annuelle, en guise de reconnaissance, prend forme et se concrétise. On fixe d'abord le rendez-vous au premier dimanche d'octobre. Mais en raison des caprices de l'automne, la procession est transférée rapidement, en 1352 précisément, au dimanche de la trinité, fête tombant en mai ou en juin. Ce cortège est traditionnellement considéré comme étant à l'origine de celui d'aujourd'hui.

En 1380, une confrérie de "dieu et monseigneur saint Georges" voit le jour, à l'initiative de Guillaume d'Ostrevent, futur comte de Hainaut, féru d'art et de chevalerie. Cette confrérie, composée de nobles et de bourgeois, rejoint bientôt par le corps du magistrat  (mayeur et échevins), a son siège à la chapelle Saint George, voisine de l'hôtel de ville. Ses membres se donnent pour mission de maintenir le culte de leur saint patron. Ainsi, par exemple, ils fêtent "la" Saint- George le 23 avril via un banquet réservé cependant aux seuls membres de la confrérie. Ils accompagnent également la châsse de saint Georges pendant la procession du Car d'Or qui se déroule donc le dimanche de la trinité. Parallèlement, sacrifiant à la mode, la confrérie introduit rapidement des simulacres dans le cortège, mettant en scène un "jeu" évoquant la lutte du saint héros du combat, contre le dragon. Ce "jeu" se base sur la légende dorée, écrite au XIIIe siècle par Jacques de Voragine. Selon cette légende, saint Georges serait un jeune officier chrétien, prince de Cappadoce  qui, au VIe siècle de notre ère, aurait tué un dragon pour sauver la vie d'une princesse. Mais cette tradition générale possède aussi sa version "locale": le seigneur Gilles de Chin, qui aurait terrassé, en 1133, une créature monstrueuse qui vivait dans les marais de Wasmes (dans le Borinage). A Mons, les deux légendes se sont mêlées et c'est dans ce "creuset" qui naîtra le Lumeçon.

Le jeu de saint Georges

Les origines du lumeçon datent donc de cette année 1380, même si on trouve, en 1440-1441 seulement, la toute première mention écrite du "jeu de saint georges", dans  les comptes de la Massarderie (soit l'ancienne perception des impôts). Il s'agit d'achat de "clayes" destinées aux "compagnons qui devaient jeuwer le jeu Saint-Jorge". Diverses mentions, dans les comptes des XVIème et XVIIème siècles, font état de réparation de l'épée" de Saint-George, de fréquentes réflexions du "dragon" signalant que le porteur du dragon doit agiter la queue de ce dernier. Il ressort de ces indications que le groupe qui figurai dans la procession comprenait saint Georges et un dragon porté, que tenait en laisse, au bout d'une cordelière de soie, la "pucelette", que l'on retrouve encore, de nos jours, dans la procession de Wasmes. La première mention du jeu apparaît dans les comptes de la confrérie en 1502. Non contente de l'introduire dans la procession, la confrérie, sur commande des chanoinesses de Sainte-Waudru, monta également sur le marché (nom de la Grand-Place de l'époque) de Mons, en août 1490 un "mystère de saint Georges",  représentation à grand spectacle qui dura quatre jours. Les "mystères" médiévaux ont pour fonction de représenter la vie et les actions d'un saint.

L'introduction d'un dragon dans une procession était courante au moyen âge. Toutefois, certains indices nous permettent de penser qu'à Mons, le dragon était moins " processionnel" qu'ailleurs. Pour preuve , les mentions des comptes qui, dès 1524, témoignent que chaque année, sa queue devait être raccommodée.On faisait ainsi l'économie de plusieurs dragons figurant sa défaite grâce à un combat au cours duquel, d'une manière ou d'une autre , sa queue sortait endommagée. Les même mentions nous renseignent sur la fourniture de suif dont on enrobe aujourd'hui encore le crin qui orne son énorme appendice, pour en rendre la prise plus incertaine et difficile.  

Ainsi semble être né le jeu du lumeçon avec ses composantes majeures.